Chloé adore la nouvelle marque de café utilisée dans la cuisine de son bureau. Steve est ravi du nouveau logiciel de gestion de projet, et le moral de l’équipe des ventes est au beau fixe depuis l’arrivée du nouveau directeur. Le changement se fait en douceur.
Cela vous rappelle quelque chose ? Non, probablement pas.
Les gens acceptent rarement le changement avec autant de facilité. En effet, la résistance au changement est un instinct naturel chez les humains.
Cela pose un réel problème pour les entreprises. Dans le monde actuel, le changement est un facteur essentiel à la réussite. Les organisations ne peuvent pas survivre si elles tardent àinnover et si elles manquent d’agilité professionnelle. Mais inévitablement cela signifie que de nombreuses personnes sont confrontées à de nombreux changements.
C’est pourquoi il est essentiel de savoir atténuer efficacement la résistance dans la gestion du changement.
Ce guide vous aidera à vaincre la résistance de vos collaborateurs afin d’assurer la réussite de vos initiatives de changement.
Qu’est-ce que la résistance au changement?
Clairement, le changement fait peur – et il peut être difficile à vivre. Il est plus facile de maintenir une habitude bien ancrée que d’en changer. Essayer quelque chose de nouveau implique un risque d’échec. La plupart des gens préfèrent rester dans leur zone de confort plutôt que de s’aventurer en territoire inconnu.
Même les personnes qui prétendent apprécier le changement peuvent avoir du mal à s’y retrouver en milieu professionnel. Après tout, décider de changer dans sa vie personnelle et accepter un changement organisationnel subi sont deux choses bien différentes. Le plus souvent, la source de la résistance au changement en milieu professionnel vient du fait que les collaborateurs n’ont pas le choix. Cela engendre un sentiment de perte de contrôle et d’incertitude.Par exemple, imaginez l’implémentation d’un nouveau logiciel à l’échelle de l’organisation. En tant que collaborateur, vous maîtrisez parfaitement l’ancienne plateforme et vous ne comprenez pas forcément le besoin d’introduire un nouveau système. Mais ce que vous comprenez, c’est que réapprendre les fonctionnalités de base vous demandera des efforts. Consciemment ou inconsciemment, vous craignez peut-être que le changement nuise à votre performance au travail.
Trop souvent, les collaborateurs se focalisent sur ce qu’ils ont à perdre plutôt que sur ce qu’ils ont à gagner.
Qui résiste au changement?
Malgré l’idée fausse que le changement n’affecte que les collaborateurs du bas de l’échelle, la réalité est tout autre. Le changement affecte toutes les personnes d’une organisation, depuis les services de maintenance jusqu’aux cadres supérieurs. Qui plus est, la résistance n’a rien à voir avec l’intelligence. Même les plus intelligents d’entre nous peuvent redouter des changements imminents.
Pourquoi la résistance se manifeste-t-elle?
Nous avons déterminé ce qu’est la résistance au changement et quelles sont les personnes susceptibles de résister au changement, mais nous n’avons pas identifié les raisons pour lesquelles ce phénomène se produit.
La première raison, et peut-être la plus évidente, est la peur de l’inconnu, et l’incertitude que génère tout changement. Il s’agit là d’une réaction humaine naturelle en dehors du milieu professionnel, mais au sein d’une organisation, la peur de l’inconnu peut être synonyme d’incertitude et d’imprévisibilité. Comme le dit le proverbe : « Le mieux est l’ennemi du bien », c’est pourquoi les employés qui ne comprennent pas la raison du changement y verront une sorte de menace pour la sécurité de leur emploi et, par conséquent, y résisteront.
De même, le sentiment d’une perte de contrôle suscitera une résistance chez les collaborateurs. S’ils sentent que les changements en cours leur sont imposés, contre leur gré, ils y résisteront. En veillant à établir une communication bidirectionnelle entre les managers du changement et les collaborateurs, vous favorisez un sentiment d’adhésion et vous leur faites savoir que non seulement leur opinion est importante, mais également qu’ils sont « tenus au parfum ».
À l’inverse, une mauvaise communication entraînera une résistance au changement. Si les collaborateurs ne se sentent pas impliqués dans le processus ou s’ils pensent ne pas être informés ou inclus dans l’avancement d’un projet, alors ils résisteront au changement ou bien l’accueilleront avec une indifférence totale.
Aucune de ces réactions n’est souhaitable lorsque vous essayez d’apporter des changements, car il vous faut une coopération à tous les niveaux. Si le processus de changement est communiqué efficacement et que les collaborateurs comprennent non seulement pourquoi le changement se produit, mais aussi comment il améliorera leur quotidien, ils ne ressentiront pas le besoin d’y résister.
Enfin, nous sommes tous le produit de nos expériences. Si les collaborateurs ont eu de mauvaises expériences en matière de changement organisationnel, ils projetteront ces craintes sur le changement en cours. Les managers du changement doivent être prudents et écouter les expériences de leurs collaborateurs pour faire en sorte que des erreurs similaires ne se répètent pas. Lorsque les collaborateurs sentent que leur voix compte, ils sont plus réceptifs au changement et moins susceptibles de résister.
Comment identifier la résistance au changement
La résistance au changement peut se manifester de diverses manières. Dépassements de délais, engagements non respectés, absence aux réunions ou un climat général d’apathie sont des indicateurs que tous que les collaborateurs ne sont pas investis dans l’organisation.
La résistance au changement peut également se présenter de manière plus évidente. Lors d’un changement, prêtez attention à l’humeur globale de vos collaborateurs, s’il y a plus de ragots que d’ordinaire ou s’ils réagissent aux demandes de manière sarcastique ou désobligeante.
Dans certains cas, une personne peut être désignée par les collaborateurs pour marquer leur opposition au changement. Il peut s’agir d’un syndicat officiel ou simplement d’un ensemble de personnes qui partagent le même sentiment à l’égard du changement et qui s’unissent pour peser davantage.
Ce représentant ne sera pas seulement un porte-parole pour les collaborateurs mais également un canal de communication pour la direction. Ces personnes doivent en effet être utilisées par la direction pour filtrer les informations positives sur le changement dans le groupe afin d’aider à combattre ces symptômes de la résistance.
Les avantages surprenants de la résistance au changement
Contrairement aux idées reçues, la résistance au changement n’est pas intrinsèquement mauvaise. En fait, cela peut être une bonne chose.
Tout d’abord, cela oblige la direction à choisir soigneusement ses batailles. Les réticences des collaborateurs soulèvent la question de savoir si ce changement va générer une croissance significative. En d’autres termes, le jeu en vaut-il la chandelle ? Cette réflexion permet de garantir que les ressources ne sont pas investies dans des initiatives qui risquent de ne pas être payantes.
Deuxièmement, la résistance favorise la planification et la communication. La direction doit identifier à quels niveaux la résistance a le plus de chances de se produire et élaborer un plan d’action pour la prévenir.
Alors maintenant que le changement et la résistance au changement nous effraient un peu moins, examinons la meilleure façon de gérer les collaborateurs durant la mise en œuvre du changement organisationnel.
Une gestion efficace du changement consiste à comprendre ce qui sous-tend la résistance au changement. À partir de là, vous êtes en mesure de répondre aux plus grandes préoccupations de vos collaborateurs.
Les meilleures stratégies pour vaincre une résistance au changement improductive
Écoutez d’abord, parlez ensuite
La première stratégie permettant de vaincre la résistance au changement consiste à communiquer. La communication est indispensable – vous le saviez déjà. Cependant, tâchez de laisser vos collaborateurs prendre l’initiative de la conversation. Les gens veulent être écoutés et, en leur donnant la possibilité d’exprimer leurs opinions, vous atténuerez la frustration qu’ils ressentent face à la situation.
En outre, les pensées, les préoccupations et les suggestions de vos collaborateurs se révéleront extrêmement utiles pour piloter votre projet de changement. À tout le moins, les comprendre vous permettra d’identifier la source de leur résistance.
Communiquez les raisons du changement
La stratégie suivante pour surmonter la résistance au changement consiste à communiquer le pourquoi, le quoi et le comment. Élaborez un plan de communication qui ne se limite pas à dire à vos collaborateurs ce que vous voulez qu’ils fassent. Une communication efficace segmente et cible chaque public, en se concentrant sur ce qui l’intéresse et ce qu’il doit savoir. Soulignez en quoi ce changement leur sera bénéfique.
Soyez enthousiaste
La façon dont vous communiquez le changement a un impact énorme sur la résistance au changement. Si vous communiquez avec enthousiasme les raisons du changement, votre conviction sera contagieuse. La moindre hésitation compromettra l’opération.
Impliquez les collaborateurs
Le changement n’est possible que si vos ressources humaines sont sur la même longueur d’onde, alors faites en sorte que les changements soient abordés du point de vue des collaborateurs. Si vous mettez en place un nouveau système logiciel, planifiez votre projet en pensant à son adoption par les utilisateurs plutôt qu’en vous focalisant sur la technologie. Ce qui compte, ce n’est pas ce que la technologie peut faire, mais ce que l’utilisateur peut accomplir avec cette nouvelle technologie.
Déléguez le changement
Une excellente stratégie pour surmonter la résistance au changement consiste à combattre la résistance par la culture. Formez en priorité les membres de l’équipe qui sont des leaders naturels. Ils serviront de modèles et d’influenceurs pour le reste de vos collaborateurs. Cela crée un effet d’entraînement.
Montrez-leur les données
Bien que la résistance au changement soit généralement de nature émotionnelle plutôt que logique, l’utilisation de certains faits concrets peut s’avérer être une stratégie complémentaire efficace. Donnez à vos collaborateurs la possibilité de consulter les données. C’est à la fois un excellent moyen de faire la preuve de votre transparence et de démontrer le besoin d’améliorations.
Instaurez le changement par étapes
Qu’elle soit numérique ou de tout autre nature, aucune transformation ne peut avoir lieu du jour au lendemain. Une bonne préparation est indispensable, ainsi que de nombreux rappels et la participation des collaborateurs à tous les niveaux. Une mise en œuvre par étapes permettra aux collaborateurs d’aborder le changement une étape à la fois, en acquérant les nouvelles compétences au fur et à mesure.
Cela permet de digérer le changement bien plus facilement et de rendre la tâche moins drastique pour ceux et celles qui doivent acquérir de nouvelles compétences et engranger de nouvelles informations, avec à la clé une moindre résistance au changement.
Pratiquez des exercices de gestion du changement
La résistance au changement est généralement motivée par des émotions telles que la peur et le sentiment d’être mis en danger. Pour lutter contre cela, il existe de nombreux exercices très simples que les collaborateurs peuvent faire pour simuler le ressenti lié au changement. Ces exercices, qui consistent à plier les bras dans un sens puis à les faire basculer ou à faire rebondir des balles pour montrer aux entreprises qu’elles « rebondissent », sont également amusants et n’induisent aucune sensation de mise en danger, contrairement à un véritable changement. Le but de ces exercices est de montrer que, même si le changement peut être inconfortable au début, on s’habitue assez rapidement à la nouvelle réalité.